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Historique du Comité



La première séance relatant la naissance du Comité du Souvenir Français de Dijon est retranscrite dans son  intégralité pour les besoins de l'Histoire, à partir du Livre d'Or, conservé pieusement par notre Association.
Des assemblées suivantes, ne figureront que des extraits marquants. 



1898  -  NAISSANCE DU COMITE DE DIJON


Assemblée générale du 28 octobre 1898


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Les membres présents réunis dans le local du comité des fêtes, rue des Godrans, décident de former un comité à Dijon, de la société nationale du Souvenir Français.

On commence d'abord à former un Bureau provisoire :
Messieurs Belin, Charcousset et Simonel sont désignés pour le dit Bureau.

Monsieur Charcousset lit les lettres d'adhésion des membres ayant accepté de faire partie du Souvenir Français, comme membres d'honneur.

On procède, ensuite, à la formation du bureau définitif. Les résultats en sont les suivants :

Sur 23 votants, pour la présidence, ont obtenu :  
                                                                     
                                        Monsieur Belin                   22 voix
                                        Monsieur le Colonel Hans     1 voix

En conséquence, Monsieur Belin, Conseiller à la Cour d'Appel, est élu Président, par acclamation et à l'unanimité


Sont élus : Vice-Présidents : Monsieur le Colonel Hans Officier de la Légion d'Honneur

Monsieur Georges Richard- Industriel - Officier d'Académie

Monsieur Saint-Père Capitaine au 58ème Régiment territorial

Monsieur Simonel Capitaine au 64ème Régiment territorial
Secrétaire général Monsieur Billerey
Secrétaire Monsieur Nodot
Secrétaire adjoint Monsieur Bligny Représentant de l'usine électrique
Trésorier Monsieur Sirodot Imprimeur

Monsieur Charcousset est désigné, et maintenu, à l'unanimité Délégué Général
Monsieur Lauçon - Délégué auxiliaire


Sont désignés membres du Comité :

   
Messieurs

Servin Président des Prévoyants de l'Avenir
Collard Président des Anciens Sous-Officiers de l'Infanterie
Rousseau Président des Combattants 1870/1871
Aubrun Président des Anciens Membres de la Marine
Churiet Président de la société de gymnastique l'Indépendante
Simonot Vice-Président de la société de gymnastique l'Indépendante
Carion Président des Anciens Militaires du Génie à Dijon
Carrely Président des Survivants de la 4ème Brigade des Vosges
Pillon Négociant
Zimmermann Représentant
Guiller Négociant
Cotterau Louis Industriel
Perssonnier Rentier
Berger Architecte
Paget Secrétaire de la 4ème Brigade des Vosges
Simonel, fils Employé de commerce
Allouis, fils Quincailler
Charrin, fils Représentant
Blandin Inspecteur d'assurance
Guillot Employé de commerce


Le Bureau et le Comité étant constitués, Monsieur Belin remercie le Comité de l'avoir choisi comme Président. Il assure que tous ses efforts tendront à la prospérité du Souvenir Français. Il invite en même temps les membres du Comité à se rendre, le plus grand nombre possible, à la manifestation patriotique du 30 octobre.  (Historique ci-dessous)

On décide de se réunir tous les premiers lundi de chaque mois.
Personne ne demandant la parole, Monsieur le Président déclare que la séance est levée.

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Le 30 octobre 1870


Quatre jours après la reddition de la ville, le 5 novembre 1870, le Conseil Municipal décidait :

Qu'un monument serait élevé en l'honneur des braves défenseurs qui onté été tués ou blessés, le dimanche 30 octobre 1870, dernière attaque dirigée contre la ville de Dijon par l'armée allemande.
L'inauguration officielle eut lieue le 30 octobre 1880, toute la population valide de Dijon et des environs assistait à la cérémonie, voulant ainsi donner par sa présence le témoignage de sa pieuse reconnaissance.
A chaque anniversaire, un pélerinage patriotique est organisé :
On se rend, en foule, place du 30 octobre :
des corporations, des familles, des amis discrets, ceux-ci qui savent se souvenir, vont religieusement couvrir le monument de couronnes. C'est, chaque année, une manifestation digne, réfléchie; un spectacle qui console que de voir cette foule recueillie, silencieuse, honorer et glorifier, des combattants morts bravement, en défendant leur foyer et en sauvant l'honneur du pays.

Au cimetière de Dijon, l'Etat a acheté une concession et a fait construire un caveau, surmonté d'un monument, dans lequel on a réuni les restes d'environ 2.000 militaires français, garibaldiens, et allemands.
La façade porte le millésime 1870-1871 et la dédicace "Aux victimes de la guerre"

Dijon et ses héros

Le Colonel de gendarmerie, Monsieur le Baron Colonel Fauconnet, nommé Commandant de la subdivision de la Côte d'Or, en présence des forces ennemis considérables, pourvues d'une formidable artillerie, envoya le 28 octobre, le message suivant, au Général Cambriels
"Je n'ai ni canons, ni chevaux, beaucoup d'armes en mauvais état; un bataillon sans chaussures; tous sans tente-abris, etc...."
Ce fut lui qui dirigea les opérations de cette glorieuse journée.
Frappé mortellement à la barrière de Langres, le Colonel Fauconnet su montrer dans les douloureuses circonstances où il était placé, les qualités les plus essentielles du militaire, en accomplissant son devoir de soldat, et,  en déployant dans la lutte, l'habileté et l'énergie d'un homme supérieur.
Un télégramme arrivé de Tours, lui apportait sur son lit de douleurs, sa promotion au grade de Général de Division.
Quelques instants après, le Baron Colonel Fauconnet était mort.

Il venait de dicter pour sa famille :
"Ma chère femme, mes chers enfants, je vous embrasse de tout coeur; je vais bientôt mourir; j'ai fait mon devoir"

Deux femmes méritent une mention spéciale dans cette journée du 30 octobre

A la barricade de Porte-Neuve, sous le feu de l'ennemi, une jeune fille Mademoiselle Marie Bertaux (future Madame Bistch) encourage les travailleurs. Elle distribue ensuite des fusils et des cartouches; puis, reprenant son rôle de femme, elle relève les morts, les blessés, et ne quitte la barricade que lorsque la bataille est finie.
Une soeur de Saint-Michel, soeur Saint-Vincent,  avec les autres religieuses de la Maison,  les dirigeant, les encourageant, les bras rougis jusqu'aux coudes du sang de ceux qui sont tombés autour d'elle,  prodigue ses soins avec un dévouement admirable.

Parmi les défenseurs de la cité, que de noms à enregistrer, que de morts héroïques.

- Monsieur Dudrumel                        un vieux professeur du Lycée, qui, accompagné de son fils, fait le coup de fusil sur la route de Gray
- le Capitaine Guichard                    tombant à la tête de ses Gardes N ationaux
- Monsieur Gentil                              qui reçoit 3 blessures mortelles
- Monsieur Siméon                           qui tombe foudroyé de 8 balles à La Boudronnée
- Monsieur Naigeon                          qui s'échappe, ses habits criblés, et une balle au poignet
- Monsieur Paillet                             architecte et professeur au Lycée, tué par un obus, rue Jeannin

Et, ce courageux instituteur de Varois, Hubert Praîcheux, qui, sous la mitraille, les bombardements, alors que les maisons étaient ébranlées par les projectiles, que les habitants allaient être ensevelis, conservant son sang-froid sans s'inquieter de la canonnade, et des obus qui pleuvaient autour, parlementa avec l'Officier Badois, et fit interrompre le feu. C'est à lui, que Varois doit la conservation de son église et de ses édifices communaux.
On n'en finirait pas si l'on voulait relever les noms de tous les hommes de coeur qui se sont fait tuer bravement, pour sauver l'honneur de la cité. L'honneur de notre chère France.
Que de pères de famille, que de jeunes gens couchés sur ce champ de bataille.

- 160 tués
- 341 blessés
- 101 prisonniers

Tel fut le bilan de cette sombre journée du 30 octobre 1870.

"Gloire à vous,  cher morts, qui dans une cause désespérée, plutôt que de fuir, avez mieux aimé mourir"

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Séance du 08 décembre 1898
2ème séance

IL est décidé, que les réunions du Comité ne pouvant se continuer à la Salle des Fêtes, rue des Godrans, se feront, à l'avenir, au
 "Café Simonel" salle du 1er.  
Signé: le Président - le Secrétaire

Pour l'histoire :

1898, fut l'année des affaires :

- Dreyfus
- Fachoda     :  Capitaine Marchand - Lord  Kitchener
- Cuba          :  Guerre Hispano-Américaine
- Port Arthur  :  cédé à la  Russie, pour 99 ans

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   Séance du 09 janvier 1899
3ème séance

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Séance du 06 février 1899

4ème séance

En intégralité

La réunion a lieu sous la présidence de Monsieur Belin, Président.
A l'ouverture de la séance, Monsieur le Commissaire, aux inhumations de la ville, entre et demande à Monsieur le Président d'assister à la réunion pour une communication, Monsieur le Président, déféra aussitôt à cette demande.
Monsieur le Commissaire aux inhumations dit que le transfert des restes de Monsieur le Général Bony et de Madame Bony, de l'ancien au nouveau cimetière, doit se faire d'ici quelques jours.
Etant l'interprète de la famille, il vient demander au Comité du Souvenir Français, si les restes du Général étaient enterrés dans les places réservées aux Militaires, et si le Comité voudrait s'occuper de l'entretien de son tombeau.
Monsieur le Président, après avoir fait la biographie du Général, met la proposition aux voix, qui est acceptée à l'unanimité.
Le Souvenir Français décide, en outre, que des invitations, pour assister aux obsèques, seront faites par le Secrétaire, par une circulaire personnelle indiquant l'heure et la date.
Monsieur le Président invite les membres présents à assister en plus grand nombre possible à ces obsèques.

Sur la demande du Président, le Souvenir Français décide ensuite à l'unanimité, de donner la présidence d'honneur à Monsieur le Commandant Judet.
Monsieur Belin fait remarquer au Comité que le Commandant Judet a rendu de nombreux services au Souvenir Français auquel il n'a jamais ménagé son temps et a toujours apporté son plus grand dévouement à la cause.
Il charge Monsieur le Secrétaire Général du Comité de faire part de cette décision au Commandant Judet.
Signé : le Président - le Secrétaire

Pour information :

Situation du tombeau de François BONY - Chevalier de l'Empire - Général de Brigade -
Polygone 6'    face au Monument du Souvenir Français

Pour l'histoire :

FRANCOIS BONY
1772  -  1848
Volontaire de 1793

CHEVALIER DE L'EMPIRE
GENERAL DE BRIGADE
COMMANDeur DE LA LEGION D'HONNEUR


Né et baptisé le 20 décembre 1772, à Crécey-sur-Tille, Côte d'Or
Fils légitime d'Antoine Bony - Meunier et Foulonnier (fouleur de cuir) à Crécey-sur-Tille, et de Anne Fordoilliet
Marié le 2 janvier 1818 à Jeanne-Cécile, Jeanne-Justine, Anne Vaudrey
Mis en demi-solde et retraité en résidence à Selongey
Inhumé dans le cimetière des Péjoces à Dijon   -  Polygone 6'   -  face au Monument du Souvenir Français  -  cocarde S.F.

Fonctions

Entre au service, en qualité de volontaire dans le 10ème bataillon de la Côte d'Or, le 12 septembre 1793
Incorporé par réorganisation dans la 51ème brigade de ligne
Lieutenant, élu par sa compagnie, le 15 septembre 1793
Nommé Capitaine après s'être distingué à Arcole en 1796
Capitaine au 51ème régiment d'infanterie de ligne, à la date de sa nomination de Chevalier de la Légion d'Honneur le 26 prairial de l'An XII (14 juin 1804)
Chef de bataillon dans le 51ème régiment d'infanterie de ligne, à la date de sa nomination d'Officier de la Légion d'Honneur, le 16 novembre 1808.
Major titulaire du 4ème de ligne
Revenu en France, nommé Colonel en second le 21 février 1813,  prend le commandement des dépôts de l'armée.
Affecté à la Grande Armée, nommé Colonel titulaire du 19ème régiment provisoire, le 20 mai 1813
Promu Général de Brigade le 27 septembre 1813
Mis en non activité par la Restauration, à son retour en France, juin 1814
Rappelé sous les drapeaux aux Cent Jours, Général de brigade, affecté à l'Armée du Nord.
Mis en disponibilité à la Seconde Restauration
Compris dans le cadre de réserve de l'Etat Major de l'armée le 22 mars 1831
Mis à la retraite le 1er janvier 1835.

Campagnes

An II
(1793)               :      Aux armées du Rhin et de la Moselle
Ans III et IV              :      Armée d'Italie. Prend part aux batailles de Castiglione et d'Arcole
1799 - 1800               :      Armée du Rhin. Se distingue sous Moreau à Hohenliden, enlève à l'ennemi une batterie de 2 pièces de canons
1805                         :      Prend part à la bataille d'Austerlitz, où le 2 décembre 1805, à la tête de sa compagnie de grenadiers,
                                       il capture 300 ennemis de la France
1806                         :      Prusse
1807                         :      Pologne
1808                         :      Espagne
1813                         :      Saxe - A la tête de huit cents hommes, il prend la ville de Buntzlau, défendue par 3 régiments russes
                                       Participe à la bataille de Leipzig où il se bat comme un lion.
1815                         :      Armée du Nord - Sert à Mont-Saint-Jean (Belgique) 18 juin 1815

Campagne de captivité

Prisonnier de guerre sur le champ de bataille de Leipzig, étant blessé.
Libéré à la paix et rentré en France en juin 1814

Blessures

Blessé grièvement d'un  coup de feu au corps, à la bataille de Castiglione (Italie), le 5 août 1796
Atteint d'un coup de feu à la jambe droite, à la bataille d'Iéna le 14 juin 1806
Blessé grièvement d'un coup de feu et 3 chevaux tués sous lui, à la bataille de Liepzig, le 18 octobre 1813

Décorations

Membre de la Légion d'Honneur, par décret impérial, du 26 prairial AN XII (14 juin 1804)
Officier de la Légion d'Honneur par décret impérial, le 16 novembre 1808
Commandeur de la Légion d'Honneur, pour prendre rang à dater du 20 mars 1820
Chevalier de Saint-Louis en août 1814
Chevalier de l'Ordre de la Réunion 1810

Titres

Chevalier de l'Empire, par décret impérial et par lettres patentes, du 20 juin 1811

Autres fonctions

Colonel de la Garde Nationale de Selongey
Elu maire de la commune de Selongey
Conseiller général de la Côte d'Or

"Vivre libre ou mourir"

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Les séances se succèdent :

- 06 février 1899 - Sous la présidence de Monsieur Belin
- 06 mars 1899 - Plusieurs membres font remarquer que le trésorier n'assiste jamais aux réunions et que ce cas nous met dans l'impossibité de connaître l'état des fonds On décide aussi de faire les inscriptions sur le monument du Souvenir Français de tous les militaires décédés desquels les noms ne figurent pas encore.
- 01 mai 1899 - Sous la présidence de Monsieur Belin Monsieur le Président demande à l'Assemblée de vouloir bien voter sur la translation du Monument du Souvenir Français des restes du Sergent-major italien inhumés à l'ancien cimetière, et ce, à la charge du comité de Dijon.
- 15 mai 1899 - Sous la présidence de Monsieur Belin Monsieur Pouget, membre du Bureau, demande à l'assemblée que le Souvenir Français fasse des démarches auprès de Monsieur le Maire de Prenois pour faire des recherches dans son territoire des restes d'un soldat mort en 1871 et enterré près de ce village. Monsieur Bligny, membre du Bureau, propose de laisser les archives du Souvenir Français au café Simonel, siège du Comité, accepté à l'unanimité.
- 05 juin 1899 - Sous la présidence de Monsieur Belin Monsieur le Président, avec l'assentiment du Comité, dit qu'il va écrire lui-même une lettre recommandée à Monsieur le Maire de Fontaine les Dijon, à propos de l'entretien du Monument des soldats tués en 1870.
- 17 juillet 1899 - Sous la présidence de Monsieur Belin l'ordre du jour indiqué est le renouvellement du Bureau du Comité.
- 16 octobre 1899 - Sous la présidence de Monsieur Belin, Monsieur Maitrot, membre du Bureau, fait remarquer au Comité que les tombes et couronnes des militaires sont en très mauvais état et demande de une corvée de huit hommes à Monsieur le Major de la garnison pour faire ce travail sous la surveillance de Monsieur Lançon.
- 23 octobre 1899 -
- 27 octobre 1899 - Sous la présidence de Monsieur Belin Le Comité décide de prévenir Monsieur le Président de l'Union des Combattants de 1870/1871 que le Souvenir Français prendra part à la cérémonie du 30 octobre. Il est accepté de donner 1.30 franc par homme, aux soldats ayant travaillé pour l'entretien des tombes des militaires décédés, et 2.00 francs au Caporal chargé de la surveillance de ces hommes.
- 05 mars 1900 - Monsieur le Président fait part de la démission de Monsieur Modot, secrétaire. Monsieur le Président prie Monsieur Sirodot, ex-trésorier, de bien vouloir s'entendre avec son successeur Monsieur Guillier, pour établir les comptes de son ancienne gestion.
- 22 mars 1900 - Sous la présidence de Monsieur Belin Le Comité décide que le Souvenir Français sera représenté à l'inauguration du Monument Garibaldien, et nomme Messieurs Hans, Vice-président, Bligny, secrétaire, Billot et Zimmermann pour assister et représenter le Souvenir Français le 25 mars


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Au Cimetière des Péjoces à DIJON

Le carré militaire, l'un des plus importants de France

Avec ses 1091 tombes de soldats français tombés pendant la Première guerre mondiale, et un ossuaire, le carré militaire de Dijon est l'un des huit plus importants de France.

Comme beaucoup de villes françaises, Dijon possède, depuis la fin de la Première guerre mondiale, une nécropole située dans l'enceinte du cimetière communal des Péjoces, en exécution de la loi du 29 décembre 1915 donnant le droit de sépulture perpétuelle, aux frais de l'Etat, aux militaires "morts pour la France" pendant la guerre.

Ce carré militaire comprend, en plus des 1091 sépultures de soldats français, 837 de soldats allemands et 46 d'alliés (21 Russes, 14 Italiens, 9 Anglais, 1 Polonais et 1 Belge), soit un total de 1974 tombes dont 1655 sont conventionnées.
Le Comité dijonnais de l'association du Souvenir Français entretient ces tombes pour lesquelles il perçoit la modique somme de 1.22 euro par tombe conventionnée et par an.
Le Comité prend également en charge, bien que ne recevant aucune subvention, 319 tombes de soldats et marins morts pour la Patrie (suite à leurs blessures).

Plusieurs polygones, principalement regroupés en trois ensembles importants couvrant une surface de 4500 m2 composent ce cimetière militaire qui a subi des aménagements successifs (regroupement de tombes, exhumations et inhumations) après les conflits du XXème siècle.

La plus ancienne trace du carré militaire repose cependant sur la présence d'un mémorial de la guerre de 1870, élevé en 1893 sur une crypte au polygone 6, et rénové par le Souvenir Français en 1957.
Les deuxième et troisième éléments regroupent les tombes et monuments des conflits de 1870 et 1939-1945.
Le principal élément de ce carré militaire situé dans la partie sud-est du cimetière, regroupe la plate-bande alliée 1914-1918 contre le mur sud (on y voit stèles et monument des soldats anglais (1) - polonais, belge, italiens et russes), les quatre sections centrales des tombes des soldats français (1914-1918) (2), le polygone BB des soldats français restitués aux familles (1914-1918), et les deux plates-bandes des soldats allemands de 1914-1918.

C'est en 1920, qu'une délibération municipale attribuait des "concessions à perpétuité" aux enfants de Dijon morts au champ d'honneur. La ville contribuait ainsi à honorer ses morts de la guerre de 1914-1918.
A partir de cette date, le carré militaire a commencé à prendre son importance, physique et morale. La même année, la municipalité s'engageait, conjointement avec l'Union nationale des combattants et le Souvenir Français, à entretenir les tombes.
Mais les choses ne semblaient pas alors très claires, puisque le 15 février 1921 (3), le conseil municipal estimait que "c'est à l'Etat  qu'incombent tous les frais occasionnés par la création  de cimetières de guerre"; mais, pour ne pas retarder ces travaux indispensables à celui de la Ville, un crédit de 2.000 F était tout de même ouvert.
Le 23 mars suivant, le conseil se penchait sur le problème de l'inhumation des corps des militaires ramenés de la zone des armées. Il s'agissait de dégager des crédits pour le transfert entre les gares de dernière destination et les cimetières communaux effectués par les soins des administrations municipales pour le compte de l'Etat. Les élus appliquaient les instructions du Ministre des pensions. Les frais concernaient la manutention en gare, le transport de la gare au cimetière, du creusement de la tombe et de l'inhumation.

Le 18 octobre 1921, le conseil municipal constatait que la ville se "reposait" sur "Le Souvenir Français" qui reçoit l'aide pécuniaire et matérielle de l'Etat, du soin d'entretenir les tombes de nos morts comme celle des soldats alliés et ennemis, le cimetière a besoin d'une mise état complète. On voit que les sommes ne sont pas mirobolantes.

A partir de 1922, le cimetière militaire commence à s'organiser. L'Etat faisait en effet procéder à 357 inhumations, dans le cadre du "Regroupement des tombes militaires dans le polygone du Souvenir Français".

En janvier 1923, le président du comité dijonnais du "Souvenir Français" présentait à la municipalité un projet (4) établi en vue de l'organisation définitive du cimetière.
Ce projet comportait plusieurs étapes, et, avait l'avantage de regrouper d'abord, dans le  polygone du cimetière des Péjoces affecté au Souvenir Français, une partie des tombes militaires qui se trouvaient disséminées dans ce cimetière, ensuite de faire dans le cimetière militaire une répartition plus judicieuse, en même temps que plus harmonieuse, des tombes qu'il doit renfermer.
Il a d'abord été établi que "le Souvenir Français possède au cimetière des Péjoces un polygone, qui lui a été concédé par délibération du conseil municipal, en date du 19 octobre 1892".

"Par suite de nombreuses inhumations, 160 environ, qui ont eu lieu ces derniers temps, ce polygone est aujourd'hui complètement bouleversé et il faut le réorganiser d'abord en comblant les vides existants et en y ramenant les restes des militaires qui ont dû être inhumés dans d'autres parties du cimetière. Or, il existe dans la partie sud-est de notre cimetière le même nombre de corps, à une unité près, dont l'inhumation remonte à 1914; le transfert de ces corps dans le polygone du Souvenir Français rendrait ainsi disponibles 160 places qui pourraient être affectées à des concessions perpétuelles".

Le 28 juillet 1923, l'opération de regroupement était terminée; 158 corps avaient été transférés en seize fois, en présence d'un commissaire de police, et ont coûté 6.400 F.

C'est le mercredi 25 mars 1936 que devait avoir lieu le transfert du "Soldat inconnu" au polygone des "Enfants de Dijon morts pour la France".
L'inhumation s'est déroulée à 10 heures en présence d'un commissaire de police. Le cercueil était porté par quatre anciens combattants et déposé dans sa nouvelle fosse, en présence des représentants de plusieurs associations.

Aujourd'hui, le carré militaire de Dijon a bonne allure, grâce notamment à sa rénovation qui s'est déroulée de mai à octobre 1999. Elle a été assurée par un chantier école de l'Institut régional de la formation pour adultes de Chenôve, qui a réparé emblèmes, socles et bordures, remis en peinture les croix, nettoyé les plaques d'identité, arraché les vieux rosiers qui ornaient les 56 allées, et enfin replanté 410 rosiers. Cette opération a concerné également les carrés russe, australien, anglais et italien. Le coût de cette opération s'était élevé à 633.000 F.
Une étude sur les unités a montré que pour plus de 60%, les soldats inhumés aux Péjoces appartenaient aux régiments d'infanterie de l'Armée française; les 40% restants sont à répartir entre les différents régiments d'armée comme l'artillerie, le génie, les tirailleurs, l'aviation, la cavalerie, ainsi que les nombreux ouvriers français et originaires d'Afrique du Nord, d'Indochine, infirmiers, conducteurs de trains et de véhicules divers (5).

(1)  Parmi eux, un Néo-zélandais et un Australien.
(2)  Il s'agit de stèles conformes à un modèle standard qui respectent les confessions religieuses, permettent l'idfentification du militaire et comportent la mention "Mort pour la France".  En plus des 995 croix latines (selon la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, seuls les monuments funéraires érigés dans un cimetière peuvent porter des emblèmes religieux); il y a 71 stèles musulmanes de soldats d'Afrique du Nord, et 25 stèles de soldats d'origine indochinoise. Une plaque signale le nom du militaire mort pour la France, la date de son décès et son régiment (lorsque ces renseignements sont connus).
(3)  Bulletin municipal officiel 1921 - p. 149, 1923, p. 14
(4)  Bulletin municipal du 16 janvier 1923
(5)  Dijon temps libre, n° 28 janvier 2000

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