La
première
séance relatant la naissance du Comité du Souvenir
Français de Dijon est retranscrite dans son
intégralité pour les besoins de l'Histoire, à partir
du Livre d'Or, conservé pieusement par notre Association.
Des
assemblées suivantes, ne figureront que des extraits
marquants.
1898 -
NAISSANCE DU COMITE DE DIJON
Assemblée générale du 28 octobre 1898
**********
Les membres présents réunis
dans le local du comité
des fêtes, rue des Godrans, décident de
former un comité à Dijon, de la société nationale du
Souvenir Français.
On commence d'abord à former un Bureau provisoire :
Messieurs
Belin, Charcousset et Simonel sont désignés pour le
dit Bureau.
Monsieur Charcousset lit les lettres d'adhésion des
membres ayant accepté de faire partie du Souvenir
Français, comme membres d'honneur.
On procède, ensuite, à la formation du bureau
définitif. Les résultats en sont les suivants :
Sur 23 votants, pour la présidence, ont obtenu :
Monsieur
Belin
22 voix
Monsieur
le Colonel Hans 1 voix
En conséquence,
Monsieur Belin, Conseiller à la Cour d'Appel, est
élu Président, par acclamation et à l'unanimité
Sont élus : Vice-Présidents
: |
Monsieur le Colonel Hans |
Officier de la
Légion d'Honneur |
|
Monsieur Georges Richard- |
Industriel - Officier
d'Académie |
|
Monsieur Saint-Père |
Capitaine au 58ème Régiment
territorial |
|
Monsieur Simonel |
Capitaine au 64ème Régiment
territorial
|
Secrétaire général |
Monsieur Billerey |
|
Secrétaire |
Monsieur Nodot |
|
Secrétaire adjoint |
Monsieur Bligny |
Représentant de l'usine
électrique |
Trésorier |
Monsieur Sirodot |
Imprimeur |
|
Monsieur
Charcousset est désigné, et maintenu, à
l'unanimité Délégué Général
Monsieur Lauçon - Délégué auxiliaire |
Sont désignés membres du Comité :
Messieurs
|
|
Servin |
Président des Prévoyants de l'Avenir |
Collard |
Président des Anciens Sous-Officiers de
l'Infanterie |
Rousseau |
Président des Combattants 1870/1871 |
Aubrun |
Président des Anciens Membres de la Marine |
Churiet |
Président de la société de gymnastique
l'Indépendante |
Simonot |
Vice-Président de la société de
gymnastique l'Indépendante |
Carion |
Président des Anciens Militaires du Génie
à Dijon |
Carrely |
Président des Survivants de la 4ème
Brigade des Vosges |
Pillon |
Négociant |
Zimmermann |
Représentant |
Guiller |
Négociant |
Cotterau Louis |
Industriel |
Perssonnier |
Rentier |
Berger |
Architecte |
Paget |
Secrétaire de la 4ème Brigade des Vosges |
Simonel, fils |
Employé de commerce |
Allouis, fils |
Quincailler |
Charrin, fils |
Représentant |
Blandin |
Inspecteur d'assurance |
Guillot |
Employé de commerce |
Le Bureau et le Comité étant constitués, Monsieur
Belin remercie le Comité de l'avoir choisi comme
Président. Il assure que tous ses efforts tendront à
la prospérité du Souvenir Français. Il invite en
même temps les membres du Comité à se rendre, le
plus grand nombre possible, à la manifestation
patriotique du 30 octobre. (Historique
ci-dessous)
On décide de se réunir tous les premiers lundi de
chaque mois.
Personne ne demandant la parole, Monsieur le
Président déclare que la séance est levée.
------------------------------------------------------------------------------------
Le 30 octobre 1870
Quatre jours après la
reddition de la ville, le 5 novembre 1870, le
Conseil Municipal décidait :
Qu'un monument
serait élevé en l'honneur des braves défenseurs
qui onté été tués ou blessés, le dimanche 30
octobre 1870, dernière attaque dirigée contre la
ville de Dijon par l'armée allemande.
L'inauguration officielle eut lieue le 30
octobre 1880, toute la population valide de
Dijon et des environs assistait à la cérémonie,
voulant ainsi donner par sa présence le
témoignage de sa pieuse reconnaissance.
A chaque anniversaire, un pélerinage patriotique
est organisé :
On se rend, en foule, place
du 30 octobre :
des
corporations, des familles, des amis discrets,
ceux-ci qui savent se souvenir, vont
religieusement couvrir le monument de couronnes.
C'est, chaque année, une manifestation digne,
réfléchie; un spectacle qui console que de voir
cette foule recueillie, silencieuse, honorer et
glorifier, des combattants morts bravement, en
défendant leur foyer et en sauvant l'honneur du
pays.
Au cimetière de
Dijon, l'Etat a acheté une concession et a fait
construire un caveau, surmonté d'un monument,
dans lequel on a réuni les restes d'environ
2.000 militaires français, garibaldiens, et
allemands.
La façade porte le millésime 1870-1871 et la
dédicace " Aux
victimes de la guerre"
Dijon
et ses héros
Le Colonel de
gendarmerie, Monsieur le Baron
Colonel Fauconnet, nommé Commandant de
la subdivision de la Côte d'Or, en présence des
forces ennemis considérables, pourvues d'une
formidable artillerie, envoya le 28 octobre, le
message suivant, au Général Cambriels
" Je n'ai ni
canons, ni chevaux, beaucoup d'armes en mauvais
état; un bataillon sans chaussures; tous sans
tente-abris, etc...."
Ce fut lui qui dirigea les opérations de
cette glorieuse journée.
Frappé
mortellement à la barrière de Langres, le
Colonel Fauconnet su montrer dans les
douloureuses circonstances où il était placé,
les qualités les plus essentielles du militaire,
en accomplissant son devoir de soldat, et,
en déployant dans la lutte, l'habileté et
l'énergie d'un homme supérieur.
Un télégramme arrivé de Tours, lui apportait sur
son lit de douleurs, sa promotion au grade de
Général de Division.
Quelques instants après, le Baron Colonel
Fauconnet était mort.
Il venait de dicter pour sa famille :
"Ma chère femme,
mes chers enfants, je vous embrasse de tout
coeur; je vais bientôt mourir; j'ai fait mon
devoir"
Deux femmes
méritent une mention spéciale dans cette
journée du 30 octobre
A la barricade
de Porte-Neuve, sous le feu de l'ennemi, une
jeune fille Mademoiselle
Marie Bertaux (future Madame Bistch)
encourage les travailleurs. Elle distribue
ensuite des fusils et des cartouches; puis,
reprenant son rôle de femme, elle relève les
morts, les blessés, et ne quitte la barricade
que lorsque la bataille est finie.
Une
soeur de Saint-Michel, soeur Saint-Vincent,
avec
les autres religieuses de la Maison, les
dirigeant, les encourageant, les bras rougis
jusqu'aux coudes du sang de ceux qui sont tombés
autour d'elle, prodigue ses soins avec un
dévouement admirable.
Parmi les défenseurs de la cité, que de noms à
enregistrer, que de morts héroïques.
- Monsieur
Dudrumel
un vieux professeur du Lycée,
qui, accompagné de son fils, fait le coup de
fusil sur la route de Gray
- le Capitaine
Guichard
tombant à la tête
de ses Gardes N ationaux
- Monsieur
Gentil
qui reçoit 3
blessures mortelles
- Monsieur
Siméon
qui tombe foudroyé de
8 balles à La Boudronnée
- Monsieur
Naigeon
qui
s'échappe, ses habits criblés, et une balle au
poignet
- Monsieur
Paillet
architecte et
professeur au Lycée, tué par un obus, rue
Jeannin
Et, ce courageux instituteur de Varois, Hubert
Praîcheux, qui, sous la mitraille, les
bombardements, alors que les maisons étaient
ébranlées par les projectiles, que les habitants
allaient être ensevelis, conservant son
sang-froid sans s'inquieter de la canonnade, et
des obus qui pleuvaient autour, parlementa avec
l'Officier Badois, et fit interrompre le feu.
C'est à lui, que Varois doit la conservation de
son église et de ses édifices communaux.
On n'en finirait pas si l'on voulait relever les
noms de tous les hommes de coeur qui se sont
fait tuer bravement, pour sauver l'honneur de la
cité. L'honneur de notre chère France.
Que de pères de famille, que de jeunes gens
couchés sur ce champ de bataille.
- 160 tués
- 341 blessés
- 101 prisonniers
Tel fut le bilan de cette sombre journée
du 30 octobre 1870.
"Gloire
à vous, cher morts, qui dans une cause
désespérée, plutôt que de fuir, avez mieux
aimé mourir"
______________________
Séance
du 08 décembre 1898
2ème séance
IL est
décidé, que les réunions du Comité ne
pouvant se continuer à la Salle des Fêtes,
rue des Godrans, se feront, à l'avenir, au
"Café Simonel" salle du 1er.
Signé: le Président - le Secrétaire
Pour
l'histoire :
1898, fut l'année des affaires :
- Dreyfus
- Fachoda : Capitaine
Marchand - Lord Kitchener
- Cuba :
Guerre Hispano-Américaine
- Port Arthur : cédé à
la Russie, pour 99 ans
___________________________
Séance du 09 janvier 1899
3ème
séance
_______________________________
Séance
du 06 février 1899
4ème
séance
En
intégralité
La
réunion a lieu sous la présidence
de Monsieur Belin, Président.
A l'ouverture de la séance,
Monsieur le Commissaire, aux
inhumations de la ville, entre et
demande à Monsieur le Président
d'assister à la réunion pour une
communication, Monsieur le
Président, déféra aussitôt à cette
demande.
Monsieur le Commissaire aux
inhumations dit que le transfert
des restes de Monsieur
le Général Bony et de
Madame Bony, de l'ancien au
nouveau cimetière, doit se
faire d'ici quelques jours.
Etant l'interprète de la famille,
il vient demander au Comité du
Souvenir Français, si les restes
du Général étaient enterrés dans
les places réservées aux
Militaires, et si le Comité
voudrait s'occuper de l'entretien
de son tombeau.
Monsieur le Président, après avoir
fait la biographie du Général, met
la proposition aux voix, qui est
acceptée à l'unanimité.
Le Souvenir Français décide, en
outre, que des invitations, pour
assister aux obsèques, seront
faites par le Secrétaire, par une
circulaire personnelle indiquant
l'heure et la date.
Monsieur le Président invite les
membres présents à assister en
plus grand nombre possible à ces
obsèques.
Sur la demande du Président, le
Souvenir Français décide ensuite à
l'unanimité, de donner la
présidence d'honneur à Monsieur le
Commandant Judet.
Monsieur Belin fait remarquer au
Comité que le Commandant Judet a
rendu de nombreux services au
Souvenir Français auquel il n'a
jamais ménagé son temps et a
toujours apporté son plus grand
dévouement à la cause.
Il charge Monsieur le Secrétaire
Général du Comité de faire part de
cette décision au Commandant
Judet.
Signé : le Président - le
Secrétaire
Pour
information :
Situation du tombeau de François
BONY - Chevalier de l'Empire -
Général de Brigade -
Polygone 6' face au
Monument du Souvenir Français
Pour
l'histoire :
FRANCOIS
BONY
1772 - 1848
Volontaire
de 1793
CHEVALIER DE L'EMPIRE
GENERAL DE BRIGADE
COMMANDeur
DE LA LEGION D'HONNEUR
Né
et baptisé le 20 décembre
1772, à Crécey-sur-Tille, Côte
d'Or
Fils légitime d'Antoine Bony -
Meunier et Foulonnier (fouleur
de cuir) à Crécey-sur-Tille,
et de Anne Fordoilliet
Marié le 2 janvier 1818 à
Jeanne-Cécile, Jeanne-Justine,
Anne Vaudrey
Mis en demi-solde et retraité
en résidence à Selongey
Inhumé dans le cimetière des
Péjoces à Dijon -
Polygone 6' -
face au Monument du
Souvenir Français -
cocarde S.F.
Fonctions
Entre au
service, en qualité de
volontaire dans le 10ème
bataillon de la Côte d'Or, le
12 septembre 1793
Incorporé par réorganisation
dans la 51ème brigade de ligne
Lieutenant, élu par sa
compagnie, le 15 septembre
1793
Nommé Capitaine après s'être
distingué à Arcole en 1796
Capitaine au 51ème régiment
d'infanterie de ligne, à la
date de sa nomination de
Chevalier de la Légion
d'Honneur le 26 prairial de
l'An XII (14 juin 1804)
Chef de bataillon dans le
51ème régiment d'infanterie de
ligne, à la date de sa
nomination d'Officier de la
Légion d'Honneur, le 16
novembre 1808.
Major titulaire du 4ème de
ligne
Revenu en France, nommé
Colonel en second le 21
février 1813, prend le
commandement des dépôts de
l'armée.
Affecté à la Grande Armée,
nommé Colonel titulaire du
19ème régiment provisoire, le
20 mai 1813
Promu Général de Brigade le 27
septembre 1813
Mis en non activité par la
Restauration, à son retour en
France, juin 1814
Rappelé sous les drapeaux aux
Cent Jours, Général de
brigade, affecté à l'Armée du
Nord.
Mis en disponibilité à la
Seconde Restauration
Compris dans le cadre de
réserve de l'Etat Major de
l'armée le 22 mars 1831
Mis à la retraite le 1er
janvier 1835.
Campagnes
An II (1793)
:
Aux armées du
Rhin et de la Moselle
Ans
III et IV
:
Armée d'Italie.
Prend part aux batailles de
Castiglione et d'Arcole
1799
- 1800
:
Armée du Rhin. Se
distingue sous Moreau à
Hohenliden, enlève à l'ennemi
une batterie de 2 pièces de
canons
1805
:
Prend part à la
bataille d'Austerlitz, où le 2
décembre 1805, à la tête de sa
compagnie de grenadiers,
il capture 300 ennemis
de la France
1806
:
Prusse
1807
:
Pologne
1808
:
Espagne
1813
:
Saxe - A la tête de huit
cents hommes, il prend la
ville de Buntzlau, défendue
par 3 régiments russes
Participe à
la bataille de Leipzig où il
se bat comme un lion.
1815
:
Armée du Nord - Sert à
Mont-Saint-Jean (Belgique) 18
juin 1815
Campagne
de captivité
Prisonnier de
guerre sur le champ de
bataille de Leipzig, étant
blessé.
Libéré à la paix et rentré en
France en juin 1814
Blessures
Blessé grièvement d'un
coup de feu au corps, à
la bataille de Castiglione
(Italie), le 5 août 1796
Atteint d'un coup de feu à la
jambe droite, à la bataille
d'Iéna le 14 juin 1806
Blessé grièvement d'un coup de
feu et 3 chevaux tués sous
lui, à la bataille de Liepzig,
le 18 octobre 1813
Décorations
Membre de la
Légion d'Honneur, par décret
impérial, du 26 prairial AN
XII (14 juin 1804)
Officier de la Légion
d'Honneur par décret impérial,
le 16 novembre 1808
Commandeur de la Légion
d'Honneur, pour prendre rang à
dater du 20 mars 1820
Chevalier de Saint-Louis en
août 1814
Chevalier de l'Ordre de la
Réunion 1810
Titres
Chevalier de l'Empire, par
décret impérial et par lettres
patentes, du 20 juin 1811
Autres
fonctions
Colonel de la Garde Nationale
de Selongey
Elu maire de la commune de
Selongey
Conseiller général de la Côte
d'Or
"Vivre
libre ou mourir"
__________________________
Les
séances se succèdent
:
-
06 février 1899 - |
Sous la présidence
de Monsieur Belin |
- 06
mars 1899 - |
Plusieurs membres
font remarquer que
le trésorier
n'assiste jamais aux
réunions et que ce
cas nous met dans
l'impossibité de
connaître l'état des
fonds On décide
aussi de faire les
inscriptions sur le
monument du Souvenir
Français de tous les
militaires décédés
desquels les noms ne
figurent pas encore. |
- 01
mai 1899 - |
Sous la présidence
de Monsieur Belin
Monsieur le
Président demande à
l'Assemblée de
vouloir bien voter
sur la translation
du Monument du
Souvenir Français
des restes du
Sergent-major
italien inhumés à
l'ancien cimetière,
et ce, à la charge
du comité de Dijon. |
- 15
mai 1899 - |
Sous la présidence
de Monsieur Belin
Monsieur Pouget,
membre du Bureau,
demande à
l'assemblée que le
Souvenir Français
fasse des démarches
auprès de Monsieur
le Maire de Prenois
pour faire des
recherches dans son
territoire des
restes d'un soldat
mort en 1871 et
enterré près de ce
village. Monsieur
Bligny, membre du
Bureau, propose de
laisser les archives
du Souvenir Français
au café Simonel,
siège du Comité,
accepté à
l'unanimité. |
- 05
juin 1899 - |
Sous la présidence
de Monsieur Belin
Monsieur le
Président, avec
l'assentiment du
Comité, dit qu'il va
écrire lui-même une
lettre recommandée à
Monsieur le Maire de
Fontaine les Dijon,
à propos de
l'entretien du
Monument des soldats
tués en 1870. |
- 17
juillet 1899 - |
Sous la présidence
de Monsieur Belin
l'ordre du jour
indiqué est le
renouvellement du
Bureau du Comité. |
- 16
octobre 1899 - |
Sous la présidence
de Monsieur Belin,
Monsieur Maitrot,
membre du Bureau,
fait remarquer au
Comité que les
tombes et couronnes
des militaires sont
en très mauvais état
et demande de une
corvée de huit
hommes à Monsieur le
Major de la garnison
pour faire ce
travail sous la
surveillance de
Monsieur Lançon. |
- 23
octobre 1899 - |
|
- 27
octobre 1899 - |
Sous la présidence
de Monsieur Belin Le
Comité décide de
prévenir Monsieur le
Président de l'Union
des Combattants de
1870/1871 que le
Souvenir Français
prendra part à la
cérémonie du 30
octobre. Il est
accepté de donner
1.30 franc par
homme, aux soldats
ayant travaillé pour
l'entretien des
tombes des
militaires décédés,
et 2.00 francs au
Caporal chargé de la
surveillance de ces
hommes. |
- 05
mars 1900 - |
Monsieur le
Président fait part
de la démission de
Monsieur Modot,
secrétaire. Monsieur
le Président prie
Monsieur Sirodot,
ex-trésorier, de
bien vouloir
s'entendre avec son
successeur Monsieur
Guillier, pour
établir les comptes
de son ancienne
gestion. |
- 22
mars 1900 - |
Sous la présidence
de Monsieur Belin Le
Comité décide que le
Souvenir Français
sera représenté à
l'inauguration du
Monument
Garibaldien, et
nomme Messieurs
Hans,
Vice-président,
Bligny, secrétaire,
Billot et Zimmermann
pour assister et
représenter le
Souvenir Français le
25 mars |
_____________________
Au
Cimetière des
Péjoces à DIJON
Le carré
militaire, l'un
des plus
importants de
France
Avec
ses
1091 tombes de
soldats français
tombés pendant la
Première guerre
mondiale, et un
ossuaire, le carré
militaire de Dijon
est l'un des huit
plus importants de
France.
Comme beaucoup de
villes françaises,
Dijon possède,
depuis la fin de la
Première guerre
mondiale, une
nécropole située
dans l'enceinte du
cimetière communal
des Péjoces, en
exécution de la loi
du 29 décembre 1915
donnant le droit de
sépulture
perpétuelle, aux
frais de l'Etat, aux
militaires "morts
pour la France"
pendant la guerre.
Ce carré militaire
comprend, en plus
des 1091 sépultures
de soldats français,
837 de soldats
allemands et 46
d'alliés (21 Russes,
14 Italiens, 9
Anglais, 1 Polonais
et 1 Belge), soit un
total de 1974 tombes
dont 1655 sont
conventionnées.
Le Comité dijonnais
de l'association du
Souvenir Français
entretient ces
tombes pour
lesquelles il
perçoit la modique
somme de 1.22 euro
par tombe
conventionnée et par
an.
Le Comité prend
également en charge,
bien que ne recevant
aucune subvention,
319 tombes de
soldats et marins
morts pour la Patrie
(suite à leurs
blessures).
Plusieurs polygones,
principalement
regroupés en trois
ensembles importants
couvrant une surface
de 4500 m2 composent
ce cimetière
militaire qui a subi
des aménagements
successifs
(regroupement de
tombes, exhumations
et inhumations)
après les conflits
du XXème siècle.
La plus ancienne
trace du carré
militaire repose
cependant sur la
présence d'un
mémorial de la
guerre de 1870,
élevé en 1893 sur
une crypte au
polygone 6, et
rénové par le
Souvenir Français en
1957.
Les deuxième et
troisième éléments
regroupent les
tombes et monuments
des conflits de 1870
et 1939-1945.
Le principal élément
de ce carré
militaire situé dans
la partie sud-est du
cimetière, regroupe
la plate-bande
alliée 1914-1918
contre le mur sud
(on y voit stèles et
monument des soldats
anglais (1) -
polonais, belge,
italiens et russes),
les quatre sections
centrales des tombes
des soldats français
(1914-1918) (2), le
polygone BB des
soldats français
restitués aux
familles
(1914-1918), et les
deux plates-bandes
des soldats
allemands de
1914-1918.
C'est en 1920,
qu'une délibération
municipale
attribuait des
"concessions à
perpétuité" aux
enfants de Dijon
morts au champ
d'honneur. La ville
contribuait ainsi à
honorer ses morts de
la guerre de
1914-1918.
A partir de cette
date, le carré
militaire a commencé
à prendre son
importance, physique
et morale. La même
année, la
municipalité
s'engageait,
conjointement avec
l'Union nationale
des combattants et
le Souvenir
Français, à
entretenir les
tombes.
Mais les choses ne
semblaient pas alors
très claires,
puisque le 15
février 1921 (3), le
conseil municipal
estimait que "c'est
à l'Etat
qu'incombent tous
les frais
occasionnés par la
création de
cimetières de
guerre"; mais, pour
ne pas retarder ces
travaux
indispensables à
celui de la Ville,
un crédit de 2.000 F
était tout de même
ouvert.
Le 23 mars suivant,
le conseil se
penchait sur le
problème de
l'inhumation des
corps des militaires
ramenés de la zone
des armées. Il
s'agissait de
dégager des crédits
pour le transfert
entre les gares de
dernière destination
et les cimetières
communaux effectués
par les soins des
administrations
municipales pour le
compte de l'Etat.
Les élus
appliquaient les
instructions du
Ministre des
pensions. Les frais
concernaient la
manutention en gare,
le transport de la
gare au cimetière,
du creusement de la
tombe et de
l'inhumation.
Le 18 octobre
1921, le
conseil municipal
constatait que la
ville se "reposait"
sur "Le Souvenir
Français" qui reçoit
l'aide pécuniaire et
matérielle de
l'Etat, du soin
d'entretenir les
tombes de nos morts
comme celle des
soldats alliés et
ennemis, le
cimetière a besoin
d'une mise état
complète. On voit
que les sommes ne
sont pas
mirobolantes.
A partir de 1922,
le cimetière
militaire commence à
s'organiser. L'Etat
faisait en effet
procéder à 357
inhumations, dans le
cadre du
"Regroupement des
tombes militaires
dans le polygone du
Souvenir Français".
En janvier
1923, le
président du comité
dijonnais du
"Souvenir Français"
présentait à la
municipalité un
projet (4) établi en
vue de
l'organisation
définitive du
cimetière.
Ce projet comportait
plusieurs étapes,
et, avait l'avantage
de regrouper
d'abord, dans
le polygone du
cimetière des
Péjoces affecté au
Souvenir Français,
une partie des
tombes militaires
qui se trouvaient
disséminées dans ce
cimetière, ensuite
de faire dans le
cimetière militaire
une répartition plus
judicieuse, en même
temps que plus
harmonieuse, des
tombes qu'il doit
renfermer.
Il a d'abord été
établi que "le
Souvenir Français
possède au cimetière
des Péjoces un
polygone, qui lui a
été concédé par
délibération du
conseil municipal,
en date du 19
octobre 1892".
"Par suite de
nombreuses
inhumations, 160
environ, qui ont eu
lieu ces derniers
temps, ce polygone
est aujourd'hui
complètement
bouleversé et il
faut le réorganiser
d'abord en comblant
les vides existants
et en y ramenant les
restes des
militaires qui ont
dû être inhumés dans
d'autres parties du
cimetière. Or, il
existe dans la
partie sud-est de
notre cimetière le
même nombre de
corps, à une unité
près, dont
l'inhumation remonte
à 1914; le transfert
de ces corps dans le
polygone du Souvenir
Français rendrait
ainsi disponibles
160 places qui
pourraient être
affectées à des
concessions
perpétuelles".
Le 28
juillet 1923,
l'opération de
regroupement était
terminée; 158 corps
avaient été
transférés en seize
fois, en présence
d'un commissaire de
police, et ont coûté
6.400 F.
C'est le mercredi 25
mars 1936
que devait avoir
lieu le transfert du
"Soldat inconnu" au
polygone des
"Enfants de Dijon
morts pour la
France".
L'inhumation s'est
déroulée à 10 heures
en présence d'un
commissaire de
police. Le cercueil
était porté par
quatre anciens
combattants et
déposé dans sa
nouvelle fosse, en
présence des
représentants de
plusieurs
associations.
Aujourd'hui, le
carré militaire de
Dijon a bonne
allure, grâce
notamment à sa
rénovation qui s'est
déroulée de mai à
octobre
1999. Elle
a été assurée par un
chantier école de
l'Institut régional
de la formation pour
adultes de Chenôve,
qui a réparé
emblèmes, socles et
bordures, remis en
peinture les croix,
nettoyé les plaques
d'identité, arraché
les vieux rosiers
qui ornaient les 56
allées, et enfin
replanté 410
rosiers. Cette
opération a concerné
également les carrés
russe, australien,
anglais et italien.
Le coût de cette
opération s'était
élevé à 633.000 F.
Une étude sur les
unités a montré que
pour plus de 60%,
les soldats inhumés
aux Péjoces
appartenaient aux
régiments
d'infanterie de
l'Armée française;
les 40% restants
sont à répartir
entre les différents
régiments d'armée
comme l'artillerie,
le génie, les
tirailleurs,
l'aviation, la
cavalerie, ainsi que
les nombreux
ouvriers français et
originaires
d'Afrique du Nord,
d'Indochine,
infirmiers,
conducteurs de
trains et de
véhicules divers
(5).
(1) Parmi
eux, un
Néo-zélandais et
un Australien.
(2)
Il
s'agit
de stèles
conformes à un
modèle standard
qui respectent les
confessions
religieuses,
permettent
l'idfentification
du militaire et
comportent la
mention "Mort pour
la France".
En plus des 995
croix latines
(selon la loi de
séparation des
Eglises et de
l'Etat, seuls les
monuments
funéraires érigés
dans un cimetière
peuvent porter des
emblèmes
religieux); il y a
71 stèles
musulmanes de
soldats d'Afrique
du Nord, et 25
stèles de soldats
d'origine
indochinoise. Une
plaque signale le
nom du militaire
mort pour la
France, la date de
son décès et son
régiment (lorsque
ces renseignements
sont connus).
(3) Bulletin
municipal officiel
1921 - p. 149,
1923, p. 14
(4) Bulletin
municipal du 16
janvier 1923
(5) Dijon
temps libre, n° 28
janvier 2000
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A
SUIVRE
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